La greffe du sinus maxillaire est une des solutions de greffe osseuse les plus pratiquées en implantologie. Elle ne nécessite pas de prélèvement osseux chez le patient et de l'os de banque est utilisé afin de reconstituer le volume osseux désiré au niveau des sinus. Suivant la quantité d'os à reconstruire, on procèdera soit à une élévation de sinus, soit à une impactation de sinus.
L’absence de dents dans la région des sinus maxillaires
Les sinus maxillaires (droit et gauche) sont des cavités situées en arrière du maxillaire au dessus des prémolaires et molaires.
En l’absence de dent dans cette région, deux phénomènes se produisent en raison de la mauvaise qualité de l'os sous sinusien :
- une pneumatisation du sinus, c’est à dire un agrandissement du sinus par pression au détriment de l'os alvéolaire
- une résorption rapide de la crête osseuse, dont la hauteur devient insuffisante pour poser des implants
Il convient alors de remplir le bas-fond du sinus avec un greffon osseux. Pour ce faire, deux techniques sont utilisées : l’élévation de sinus et l’impactation de sinus.
Deux techniques de greffe de sinus maxillaire : élévation et impaction de sinus
L’élévation de sinus (ou sinus lift)
Les sinus maxillaires se situe au niveau des secteurs postérieurs du maxillaire supérieur. L’élévation de sinus est en fait une augmentation du plancher sinusien maxillaire, et consiste à élever la membrane inférieure du sinus, appelée membrane de Schneider. On peut alors combler l’espace créé avec un matériau osseux et ainsi permettre la pose d’implants dans le secteur postérieur. L’ouverture d’une fenêtre latérale sur la paroi antérieure du sinus - au dessus de la gencive au niveau des molaires - permet d’accéder à la cavité. Après décollement minutieux de la membrane sinusienne, le chirurgien-dentiste peut alors procéder au remplissage du bas fond avec un greffon allogène - os humain de banque -. On ajoute alors un volume osseux permettant de gagner 10 à 15 mm en hauteur. La fenêtre d’accès est ensuite fermée par une membrane. Il faut alors attendre environ 6 à 7 mois pour mettre en place les implants. Dans certains cas quand l’os résiduel est suffisant - au moins 4 à 5 mm - on peut placer les implants dans le même temps opératoire que la greffe.
Dans les mois qui suivent l’opération, l’os greffé va se décomposer, puis se résorber, et enfin de l’os néoformé viendra le remplacer peu à peu, aboutissant à un épaississement osseux du plancher du sinus. Au final, l’os qui constitue le plancher sinusien n’est plus l’os de banque greffé, mais de l’os du patient formé grâce à la réaction initiée par la greffe osseuse. L’ajout d’os de banque a donc un rôle de déclencheur de la néoformation osseuse.
L’impaction de sinus
Lorsque l’os résiduel est suffisant pour assurer une stabilité primaire de l’implant (5 mm minimum), et qu’il ne faut gagner que quelques millimètres en hauteur, on passe directement par le puit de forage de l’implant pour pousser le greffon entre le plancher du sinus et la membrane de Schneider. Plus simplement, on fait passer de l’os par le trou via lequel l’implant sera vissé, afin de rajouter du volume osseux et permettre de poser l’implant : c’est ce qu’on appelle une impaction de sinus.